Comment peut-on inciter à utiliser la voiture en ville le samedi et prétendre le mardi travailler à fusionner « les concepts de développement durable et santé »?

air-pollue033La Chambre Régionale des Comptes dans son rapport d’Avril dernier notait, vous le soulignez : « Il convient que la Ville se donne les moyens de suivre sa politique de Développement durable ». Vous affichez l’ambition de réussir là où vos prédécesseurs ont échoué. Fort bien. Qui pourrait ne pas souscrire à un tel objectif ! Mais nous avons de sérieux doutes sur la capacité du plan d’actions que vous présentez à y parvenir.

En effet l’approche que vous proposez s’apparente plus à la juxtaposition d’actions diverses et cloisonnées entre volet économique, volet social et volet environnemental, qu’à un projet porteur d’une vision claire et cohérente. Les différentes actions proposées nous semblent largement pensées de manière indépendante les unes des autres, voir même contradictoires entre elles et contradictoires avec un certain nombre de décisions que vous avez d’ores et déjà prises.

Ainsi vous affichez la volonté de «favoriser les échanges entre les citoyens», de «développer et accompagner toutes les formes de solidarités qui renforcent le lien social », au moment même où vous supprimez les activités nautiques le samedi matin à la piscine des Casseaux dont tous les pratiquants s’attachent à souligner la dimension essentielle pour eux en terme de bien être, de convivialité et de proximité des liens créés, pour certains depuis des années.

Ou bien encore, dès votre arrivée, vous avez décidé, pour développer l’attractivité de l’hyper-centre, la gratuité du stationnement en ville le samedi après-midi. On sait que cette mesure pousse à l’utilisation de la voiture individuelle, alors même que les déplacements quotidiens en voiture représentent aujourd’hui la principale cause de pollution atmosphérique en milieu urbain. Comment peut-on tout à la fois inciter à utiliser la voiture en ville le samedi et prétendre le mardi travailler à fusionner les « concepts de développement durable et de santé » ? S’il est bien un domaine à l’articulation des deux c’est bien celui de la qualité de l’air.

La thèse de géographie de Lise Marie Glandus soutenue à l’Université de Limoges est à ce sujet éclairante. Elle y souligne pour la réduction des déplacements automobiles en ville et de la pollution de l’air, l’enjeu de la politique du stationnement, politique qui est bien de compétence strictement municipale. En outre, la densité et le manque de fluidité du trafic, mais aussi l’étroitesse de certaines rues, sont propices à la concentration de substances nocives pour la santé, et un handicap pour les piétons et les cyclistes qui y sont directement exposés. Il faudrait donc réduire le trafic automobile au profit des transports en commun, de la marche et du vélo et pour cela que certaines voies du centre-ville soient désormais fermées à la circulation automobile. Nulle trace dans ce rapport d’étape d’intentions en ce sens. Pour conjuguer donc réellement santé et développement durable, il faut réduire la pollution atmosphérique tout en revitalisant les activités du centre-ville. Pas d’autre chemin possible que de repenser et considérablement améliorer le système des transports en commun et le rendre accessible à tous par la gratuité.

Cette même thèse, soutenue en 2010, soulignait les carences de l’époque en matière de communication municipale sur la qualité de l’air. « Quant à l’approche de la municipalité de Limoges, elle semble plutôt discutable… La ville ne s’étend pas sur la qualité de l’air… Elle a d’ailleurs abandonné l’idée de faire apparaître les indices ATMO quotidiens sur les panneaux municipaux, en raison des mauvais résultats estivaux liés aux fortes concentrations en ozone. La communication de Limoges sur la pollution de l’air est donc sélective, ne tenant pas compte des mauvais résultats ponctuels… ». (page 180) Pourquoi ne cherchez vous donc pas à remédier à une telle carence ? Vous tiendriez là une belle occasion de faire mieux que vos prédécesseurs.

Intervention au conseil municipal du 17 mars 2015

* « Géographie urbaine et politiques urbaines: l’exemple de villes moyennes de l’Ouest français: La Rochelle, Limoges et Clermont-Ferrand », Lise-Marie Glandus, Thèse soutenue le 6 décembre 2010 – Université de Limoges – École doctorale 526

La ville de Limoges soutient les associations… comme la corde soutient le pendu !

association-152746_640« La ville souhaite continuer à soutenir le milieu associatif » nous est-il affirmé dans le BP 2015 ! (page 25). Comme la corde soutient le pendu, sans doute… puisque en réalité les subventions aux associations vont baisser.

A y regarder de plus près on voit que si les subventions de fonctionnement aux associations du secteur sanitaire et social sont globalement à peu près maintenues cette année, il n’en va pas de même de leurs subventions d’investissement. Et surtout, que les ¾ des associations culturelles qui ont fait une demande de subventions ont vu, soit leur dossier ajourné soit leur subvention baisser en 2015, le plus souvent d’au moins 20%, voir beaucoup plus. Voilà ce qui s’appelle soutenir le milieu associatif pour la majorité municipale !

Et pourquoi tout ça ? On pourrait penser qu’avec l’austérité gouvernementale, il faut faire des économies. Regardons y de plus près.
Ces baisses de subventions représentent une économie de 32 000 €. Si pour les associations concernées, qui sont le plus souvent de petites associations, l’effet sera très pénalisant, il faut globalement comparer ces 50 000 € aux 64 millions d’€ de dépenses de gestion de la ville ! Une goutte d’eau… Rappelons que la gratuité du stationnement en ville le samedi -pour les effets écologiques que l’on sait- a coûté, elle, à la ville, plus de 200 000 € de recettes…

Face à une justification aussi fragile, Mr le Maire, vous nous avez servi en commission des finances une autre explication: les associations limougeaudes seraient « riches en trésorerie » ! Elles n’ont donc pas pas besoin de subventions. Les responsables associatifs de la ville apprécieront, eux qui le plus souvent se démènent pour faire vivre ces petites associations aux moyens limités. Et on imagine que la MDH, cette structure citoyenne qui fait l’honneur de notre ville, croule sous une trésorerie monstrueusement pléthorique ! Comment sinon expliquer que vous ayez jugé bon de réduire sa subvention de 82% ? A moins que l’objet même de cet espace inter-associatif de solidarité soit peu goûté par le président de votre groupe de travail sur les associations ?

Intervention au conseil municipal, 17 mars 2015

Question orale sur la suppression des activités des activités nautiques le samedi matin à la piscine des casseaux

petition-img-13716Vous avez décidé la suppression des activités nautiques du samedi matin à la piscine des Casseaux (aquagym, aqua-relaxation, leçon de natation pour les enfants,…) à dater du 14 mars.

Ces activités qui s’exercent dans un cadre très convivial et une ambiance « familiale », sur un créneau horaire très apprécié des familles, concernent au total plus de 70 personnes (familles avec enfants, personnes âgées du quartier,…) avec une fréquentation hebdomadaire régulière de 35 à 40 participants comme j’ai pu le constater moi-même en me rendant sur place le samedi 21 février. Une pétition papier a d’ailleurs recueilli 140 signatures à la piscine et une cinquantaine de soutiens sur Internet.

Cette décision soulève plusieurs questions :

1) Les pratiquant-es ont appris incidemment cet arrêt brutal d’activités qu’ils pratiquent pour certains depuis plus de 20 ans. Pourquoi aucune concertation ni la moindre communication officielle préalable de la mairie n’a été faite à leur destination  ?
2) La justification évoquée serait de laisser ce créneau horaire à des clubs. Quels sont les clubs concernés ?
3) Pourquoi avoir précipité l’arrêt de ces activités, et n’avoir pas au moins attendu la fin de la saison, au mois de Juin ?
4) Les propositions alternatives faites à ce jour ne sont pas satisfaisantes: le report sur les créneaux de semaine est inadapté pour les mères de famille et celui sur la piscine de Beaublanc ne convient pas: la hauteur d’eau du bassin est insuffisante pour les activités pratiquées et la capacité du bassin trop faible pour accueillir plus de 30 pratiquants supplémentaires dans des conditions satisfaisantes de sécurité…. Quant aux séances payées et non utilisées, il est proprement stupéfiant de ne pas vouloir les rembourser et de proposer de les transformer par exemple en séances de golf ! Quelles propositions sérieuses seront-elles faites aux pratiquantes ?
5) Enfin, cette fermeture va de pair avec celles des piscines de Beaubreuil et de Saint-Lazard. Il semble que 4 MNS contractuels seraient concernés. Que vont-ils devenir ?

Conseil municipal du 17 mars 2015

Voir aussi : « Pour que l’Aquagym ne tombe pas à l’eau », l’Echo – 23 février 2015

« Pour que l’aquagym ne tombe pas à l’eau » (l’Echo – 23 février 2015)

casseaux echo

Le vœu de LTG fusillé pour l’exemple…

Lors de la séance du Conseil Municipal du mercredi 11 février, Mr le Maire de Limoges a refusé de soumettre au vote de l’assemblée un vœu relatif à la réhabilitation pleine et entière des « Fusillés pour l’exemple » de la guerre de 14-18, déposé par le groupe Limoges Terre de Gauche, au prétexte qu’il ne s’agirait pas d’une question d’intérêt communal.

Or comme le précise ce vœu, quatre de ces Fusillés étaient originaires de Limoges: Jean Faucher, Charles-Francis Fournerie, Nicolas Leboutet et Pierre Tranchant. L’argument du Maire ne tient donc pas.
Pourquoi avoir alors refusé de mettre aux voix ce texte, si ce n’est pour dispenser la majorité municipale de prendre une position claire sur le fond de cette question ? Il est des circonstances où refuser de prendre position, c’est aussi prendre une position !

A se demander si la posture humaniste affichée par le Maire de Limoges n’a pas été qu’un éphémère coup de communication électoral…

Limoges le 13 février 2015

Vœu sur la réhabilitation des fusillés pour l’exemple

Le maire de Limoges a refusé de soumettre ce vœu au vote du Conseilvœu fusilles

 

Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) 2015 : Austérité à tous les étages !

images-1Pas d’autre horizon donc pour la majorité municipale, pas d’autre perspective que de gérer la pénurie: voilà les orientations enthousiasmantes que propose aux limougeauds la majorité municipale !

Foin des projets et promesses de campagne: la nouvelle salle de basket  ? le musée d’Orsay décentralisé ou le nouveau Palais des Expositions ? le centre des Congrès dans le quartier Marceau ? la baisse des impôts ? Oubliés déjà tout ça ! Mais il fallait le justifier. Qu’à cela ne tienne, un audit des finances municipales a été commandé fort opportunément pour permettre de découvrir soudain, quelques semaines seulement après l’élection, que l’austérité aller plomber les recettes de la ville…
Et face à la baisse des dotations de l’État et à l’austérité gouvernementale, que Mr le Maire vous regrettez sans la contester d’ailleurs – comprenne qui pourra ! – vous nous proposez pour tout programme: l’austérité municipale à tous les étages !

Concrètement de quoi s’agit-il ? De réduire les dépenses de fonctionnement, certes.
Mais cela ne suffira pas. Il faut des réformes structurelles nous dit-on. Ce qui implique de faire des choix, des choix proprement politiques. Et vous choisissez notamment de «faire payer l’usager plutôt que le contribuable». Au final on aura les deux, soyons-en sûr, tant il est vrai que nulle part l’austérité n’a réussi autre chose qu’aggraver les difficultés sociales et creuser les déficits et les dettes ! On ne peut à ce sujet que saluer en Grèce l’expulsion de la Troïka par le gouvernement d’Alexis Tsipras, et réaffirmer notre solidarité et notre soutien à la lutte du peuple grec contre l’austérité !

Faire payer l’usager donc. C’est déjà pour les parents payer les activités périscolaires. Mais ce serait aussi tarifier les salles municipales, dont on nous dit qu’à ce jour, « à 85% elles sont louées de façon gracieuse« . Ce serait aussi mettre à contribution les usagers des grands équipements: la BFM et tous les équipements culturels, les équipements sportifs…, en différenciant tarifs limougeauds/non limougeauds et par la fin de la gratuité du prêt à la BFM pour les non limougeauds.

«La gratuité, ce sont des recettes en moins»: imparable ! Sauf que… les recettes générées par les inscriptions sont généralement loin de couvrir une part élevée du fonctionnement de la structure, et vous le savez fort bien. En outre, gérer un service de facturation n’est précisément pas gratuit ! Les professionnels de la lecture publique le disent: un usager payant coûte plus cher qu’un usager gratuit ! Combien la facturation aux non limougeauds va-t-elle générer de coûts supplémentaires pour le budget municipal ? On aimerait le savoir !

Alors nous dit-on, il serait juste et normal defaire payer les non limougeauds puisqu’ils ne payent pas d’impôts à la ville ! L’argument se veut certes pédagogique… Mais on oublie alors de comptabiliser l’apport à la vie de la cité des nombreux habitants des communes voisines qui alimentent notre économie de leur travail ou de leurs achats. À ce compte-là, quand avez-vous prévu de nous annoncer le rétablissement de l’octroi à l’entrée de la ville ? En fait, la gratuité est un choix politique, et c’est là le fond du problème. Les arguments financiers ne tiennent pas à l’analyse. Pas plus que ceux concernant le meilleur respect des documents. La gratuité pour tous de l’accès à la culture et à la lecture publique en particulier est un outil au service d’une politique d’intégration et d’émancipation. La bibliothèque est l’équipement culturel le moins cher à faire fonctionner au regard du nombre d’usagers. Enfin, la BFM contribue aussi largement au rayonnement de la ville de Limoges. Voilà pourquoi Monsieur le Maire nous sommes résolument opposés à la fin de la gratuité pour tous à la BFM.

Vous voulez faire des économies ! Qu’à cela ne tienne… La ville participe actuellement à fonds perdus aux études pour la LGV: 737 000 € vont encore partir en fumée. Dénoncez la convention de cette 1ère phase d’études ! Et annoncez que Limoges ne participera pas à la 2nde phase. Vous trouverez ainsi largement les moyens de financer la gratuité de la BFM pour tous… et pendant de longues années encore !

Intervention au Conseil Municipal du 11 février 2015

École: il faut préparer la sectorisation à Limoges !

images-3Nous ne pouvons que souscrire sur le principe au changement de procédure d’inscription dans les écoles de la ville.

Passer par la mairie d’abord est non seulement conforme aux pratiques usuelles mais nous sort d’une anomalie, en revenant au respect de la lettre du code de l’éducation, en vertu duquel les inscriptions sont obligatoirement faites en mairie.

En revanche nous nous interrogeons sur les critères d’affectation des élèves dans les écoles et la transparence de ces critères. En commission, nous n’avons eu aucune réponse probante à nos questions à ce sujet.

L’usage en la matière est la sectorisation car c’est la seule procédure qui garantit des critères d’affectation transparents et conformes à l’égalité républicaine. Faute d’une sectorisation, vous n’empêcherez pas l’opacité et donc les risques et soupçons d’affectations arbitraires et discrétionnaires.

Monsieur le Maire, vous faites un effort pour remettre la procédure municipale dans le droit; il faut aller au bout de la démarche en préparant la sectorisation. Nous savons qu’il s’agit d’un travail long et complexe: concevoir un zonage approprié demande du temps.
Mais sur le principe, une telle sectorisation est-elle prévue ? Et selon quel calendrier ?

Intervention au Conseil municipal du 16 décembre 2014

Contre l’agressivité publicitaire, vive l’affichage d’opinion !

images-2Monsieur le maire, nous partageons votre aversion pour l’invasion de la publicité, vecteur agressif de la société consumériste dans l’espace public.

Mais on peut faire beaucoup plus et beaucoup mieux que la création d’une énième taxe !

La question fondamentale qui nous est ici posée est la suivante: comment utilise-t-on l’espace public urbain pour encourager la participation citoyenne pleine et entière dans une ville plus apaisée et citoyenne ?

Actuellement nous ne disposons dans l’espace public que de 35 lieux d’affichage autorisés, la publicité commerciale agressive se taillant la part du lion dans la ville. A l’image de Grenoble, Limoges devrait, déboulonner elle-aussi largement la publicité de son espace public, et se doter d’ un règlement local de publicité instaurant des zones de publicité restreinte.
En lieu et place de l’affichage publicitaire, on pourrait encourager l’affichage et l’expression culturelles, permettre à l’affichage d’opinion (associatif, syndical, politique…) de trouver de vrais espaces d’expression aujourd’hui quasi inexistants, mais aussi donner droit de cité à l’affichage de vie des quartiers, et cela dans chaque quartier: annonce de la fête de l’école ou du club de foot, promotion des commerces de quartiers,…

Faute d’avoir eu des assurances précises et concrètes à nos questions en commission à ce sujet, nous nous abstiendrons sur cette délibération.

Intervention au Conseil municipal du 16 décembre 2014

Contrat Jeunes Majeurs

Depuis lundi dernier, des travailleurs sociaux manifestent au Conseil Général leur mécontentement, leur colère face à une décision politique prise en catimini au début du mois d’octobre.

Pourtant cette décision ne les concerne pas vraiment directement. Leur mobilisation n’est pas « sectorielle », « catégorielle », ou « liée aux élections professionnelles ». Elle concerne tout simplement les jeunes avec qui ils et elles travaillent.
En effet, le Conseil Général a voté la fin de la prise en charge de certains jeunes entre 18 et 21 ans dans le cadre du « Contrat Jeunes Majeurs » s’ils ne remplissent pas des conditions qui vont au-delà d’un accompagnement humain et efficace.
Des jeunes en difficulté vont être jugés sur des critères politiques (puisque le dernier mot reviendra à Madame la Présidente) qui ne seront plus en lien avec leur parcours et leur réussite.
Les propos tenus et relayés par la presse montrent du mépris à l’égard des salarié-e-s qui se mobilisent, du mépris à l’égard des personnes qui les soutiennent (signalons entre parenthèses, que, nous, élu-e-s de la République, avons fait partie de celles et ceux que Madame la Présidente appellent des « agitateurs »), et surtout, et c’est le plus grave, du mépris envers les jeunes eux-mêmes.
Il n’est pas trop tard pour que les élu-e-s reviennent sur ce vote (certain-e-s ont déjà exprimé leur souhait de le faire). Il en va de leur responsabilité vis-à-vis des personnes qu’ils et elles sont censé-e-s protéger par leurs décisions.
Nous soutenons cette lutte exemplaire parce qu’elle est la preuve vivante que le plus important c’est « L’Humain d’Abord » !

Limoges le 29 novembre 2014

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