Deux conseils en trois semaines…

imagesDeux séances du Conseil Municipal en l’espace de trois semaines… Fin d’année chargée donc, d’autant plus que l’activité professionnelle en cette période l’est aussi, sans parler de l’actualité elle-aussi très absorbante en exigences militantes.

Séance du 26 Novembre

Elle a débuté par une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris.

Nous avons pu mesurer ensuite, dès le 1er point de l’ordre du jour, que les caisses municipales ne sont pas aussi vides qu’on le prétend du côté de la majorité municipale. Pensez: en sus des aides et subventions diverses (par exemple les achats de places pour 56 000 €) la mairie a versé au CSP 243 950 € pour lui acheter des espaces publicitaires lors des matchs. On croit rêver. La mairie paye, et très cher, pour notamment faire installer au stade de Beaublanc – qui lui appartient – des panneaux publicitaires… pour elle-même ! J’espère que vous saurez admirer, cher.e.s contribuables limougeaud.es, ces bannières municipales lors des matchs du CSP. Elles vous (nous) coûtent bonbon. Cette pratique n’a d’ailleurs rien d’illégal: que ne permettrait-on pas au sport business ?! Pour ce qui est de l’intérêt général… et de la morale, c’est une autre affaire ! Chacun en jugera.

Lors de ce conseil, nous avons évidemment voté contre une nouvelle enveloppe pour financer les études LGV. Comme à l’habitude, notre groupe a été le seul à s’y opposer, puisque la LGV suscite en sa faveur l’ « union sacrée » FN-Droite-PS !. Heureusement ce projet de LGV devrait être enterré, le groupe EE-LV au conseil régional de la nouvelle grande région ayant semble-t-il obtenu du Président Rousset l’abandon de tout financement régional du projet. A la question orale posée à ce sujet au nom de notre groupe par Gilbert, lors de la séance du 16 décembre, le Maire de Limoges a annoncé suspendre tout financement de la ville. ENFIN !

Pourtant nous sommes loin d’être tirés d’affaire. A présent la modernisation du POLT devient d’autant plus impérative et urgente. Or le FDG n’a plus d’élu.e.s au Conseil Régional. Ce sont pourtant bien les élu.e.s Limousin Terre de Gauche qui dans la mandature précédente avaient été à la pointe du combat pour le POLT. Espérons que le groupe EE-LV saura reprendre ce flambeau dans l’institution. Qui vivra verra…

Ce conseil de novembre a donné lieu aussi à une délibération sur l’extension des autorisations d’ouverture des commerces le dimanche. Au nom de notre groupe, je m’y suis fermement opposée, en soulignant notamment que les premières touchées par cette décision sont de jeunes mères de famille, salariées du commerce, payées à coup de lance-pierre, et à qui sont imposées ces jours de travail, souvent sans solution de garde pour leurs enfants. Ce qui m’a valu immédiatement… la coupure du micro par le maire ! La veille de notre séance, les salarié.e.s du BHV venaient majoritairement de repousser le dit travail du dimanche. Mais interdit d’en parler à Limoges. Ainsi va l’expression démocratique au conseil municipal de Limoges !

Décidément cet homme a un problème avec les inégalités professionnelles qui touchent les femmes. Il a même cru judicieux lors de la séance suivante, le 16 décembre, d’ironiser en décelant dans ma déclaration contre le travail du dimanche, une position sexiste. Les intéressées apprécieront.

Voilà qui ne manque pas de sel. Mais c’est particulièrement intéressant, je dirai même très révélateur. J’y reviendrai sous peu.

Enfin, une évolution importante à signaler. Celle relative au statut juridique de l’Opéra-théâtre de la Ville: celui-ci est devenu une Régie personnalisée avec autonomie financière et personnalité morale. N’ayant pas obtenu toutes les réponses à nos interrogations, nous nous sommes abstenus.

Séance du 16 décembre

Cette séance a confirmé les orientations antisociales de la majorité municipale: fin de la gratuité des musées municipaux (le BAL et le musée de la Résistance), violente diatribe antisyndicale du Maire contre la grève des personnels de la restauration scolaire,… Quel mépris pour ces personnels ! Suinte ici la bonne conscience de notables installés, qui font la leçon au peuple, bien abrités qu’ils sont derrière l’invocation de « la prise en otage intolérable des enfants qui n’ont pas eu le repas de Noêl prévu ». Qu’on se rassure. Les enfants n’ont pas été privés de déjeuner; ils ont mangé très normalement. Comment peuvent-ils encore oser parler de prise d’otage pour qualifier ce type de situation ? Plus que marre de ces discours qui utilisent ce type de parallèles indignes. Mais mesurent-ils ce que c’est qu’être vraiment pris en otage ?!

Cette séance a d’ailleurs été émaillée de moult diatribes du maire, refus de parole à notre égard et à l’égard du groupe PS. D’où notre communiqué de presse à ce sujet. Si la retransmission vidéo des séances est une incontestable avancée démocratique, il reste qu’un problème est posé par cette gestion autoritaire du micro, qui interdit à toutes nos réactions dans la salle d’être audibles des spectateurs. Les citoyens qui regardent la retransmission peuvent difficilement mesurer cela, à la différence de ceux qui assistent au conseil dans les tribunes. N’hésitez donc pas à venir voir et surtout entendre le conseil municipal dans son intégralité.

Il m’est revenu au nom du groupe, d’intervenir au début de la séance sur une délibération totalement « tordue » et pourtant aux enjeux très importants: Projet de Schéma Départemental de Coopération Intercommunal (SDCI) – Avis de la commune de Limoges-.

Il s’agit encore de réforme territoriale mais cette fois-ci de la carte des intercommunalités. « La loi du 16 décembre 2010 portant réforme des collectivités territoriales stipulait que dans chaque département devait être élaboré, avant le 31 décembre 2011, un schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI), document constituant le cadre de référence à l’évolution de la carte intercommunale. En Haute-Vienne, le schéma arrêté le 29 décembre 2011 a permis une évolution des structures intercommunales…. La loi précitée prévoit également que le SDCI doit faire l’objet d’une révision au cours de l’année qui suit le renouvellement général des conseils municipaux. Compte tenu des élections municipales de mars 2014 et du vote de la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe), ce calendrier est maintenu avec toutefois une adaptation de délai : la révision du SDCI doit être effectuée avant le 31 mars 2016« .

Donc un nouveau projet de SDCI est proposé par le préfet et la Ville de Limoges doit donner son avis. La proposition de la préfecture pour ce qui est de l’agglo de Limoges comporte deux dimensions:

  • 1) maintien du périmètre actuel des communes qui sont dans l’agglo
  • 2) possibilité pour l’agglo de Limoges de se transformer en Communauté Urbaine -CU- (à l’échéance 2020). Limoges Métropole n’a certes pas la taille requise pour devenir une CU mais la loi NOTRe prévoit que  les capitales régionales  qui perdent ce statut du fait du redécoupage régional (c’est le cas de Limoges) peuvent devenir des CU malgré tout. Ce changement de statut de l’agglo se traduirait par un transfert encore plus large de compétences de la communes vers la CU, de sorte que la Ville ne garderait quasiment plus de compétences propres.

Le Maire de Limoges voudrait bien d’une Communauté Urbaine, mais à condition d’éventuellement pouvoir la diriger et donc souhaite pour cela un élargissement du périmètre  vers Aixe/Vienne, commune passée à droite en 2014. La délibération  qui nous est soumise s’oppose donc au projet du préfet. Si bien qu’en votant pour, on vote contre… et réciproquement ! Pour notre part, nous avons choisi d’en rester à des positions de principe: nous ne sommes pas opposés aux intercommunalités si elles sont des lieux de coopération sur des projets partagés d’intérêt général; et à condition qu’elles n’éloignent pas les centres de décision des citoyens. C’est le sens de mon intervention et notre vote contre cette délibération.

A noter aussi, notre vote contre la convention de partenariat avec la Société Loire Évènement Organisation pour l’organisation du Salon de l’Habitat & Jardin et Salon Déco Belissimo. Voici mon explication de vote: « Nous nous étonnons du traitement privilégié réservé à la société Loire Évènement Organisation pour la réalisation de cet événement: la ville mettra à sa disposition gracieusement aides techniques et moyens de communication alors que les associations ou organisations de la commune sont mises elles à contribution quand elles organisent des activités. Les uns payent, pas les autres ! »

Puis, à la toute fin de séance, l’ordre du jour appelait une information au Conseil: « Commission consultative des services publics locaux- Rapport 2015« . Il s’agissait de la présentation des rapports annuels d’activités des délégataires de service public (DSP). J’ai saisi cette occasion pour poser une question concernant la DSP dont bénéficie la société Vert-Marine pour la patinoire municipale: « On vient d’apprendre par la presse normande que trois dirigeants de Vert-Marine sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Rouen pour s’expliquer sur des soupçons de pratiques douteuses en matière de DSP. Selon Paris-Normandie, « l’instruction révèlerait qu’il y aurait collusion pour l’obtention de DSP » dans un certain nombre de villes dont Limoges qui est explicitement citée. Je rappelle que lors du Conseil Municipal du 5/12/2013, D. Clérembaux et A. Laurière avaient dénoncé le fait que les dirigeants de Vert Marine étaient mis en examen et que le conseil municipal ne pouvait leur attribuer la gestion déléguée de la patinoire municipale….. quelques mois après avoir obtenu celle de l’Aquapolis de Limoges Métropole. Nous souhaitons savoir ce que vous compter faire au regard de ces nouvelles informations quant à cette DSP ?  » Guillaume Guérin a répondu que pour le moment la justice suit son cours et « qu’on aviserait selon ses conclusions ». Affaire à suivre donc.

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